Monkeypox : stratégie de vaccination et conduites à tenir

07/06/2022

Le ministère de la Santé et de la Prévention a partagé avec les professionnels de santé les dernières informations relatives à la stratégie de vaccination et les conduites à tenir pour les cas et cas-contacts du virus Monkeypox.

Le DGS-Urgent n°2022-58,  diffusé le vendredi 3 juin 2022 par le ministère de la Santé et de la Prévention, précise les éléments suivants.

La HAS a rendu un avis le 24 mai 2022 recommandant la vaccination des adultes dont le contact avec une personne infectée par le Monkeypox virus est considéré comme à risque, y compris les professionnels de santé exposés sans mesure de protection individuelle. La HAS recommande que la vaccination réactive se déroule préférentiellement dans les 4 jours suivant l’exposition à risque (jusqu’à 14 jours maximum). 
Les personnes contacts à risque sont identifiées par les ARS dans le cadre des investigations réalisées autour des cas probables et confirmés de Monkeypox (et en lien avec les équipes d’hygiène et de santé au travail pour les personnes contacts à risque en milieu de soins).
Des personnes contacts à risque non identifiées dans le cadre du contact-tracing peuvent également solliciter une vaccination et se voir proposer cette vaccination après un avis médical spécialisé. Le vaccin mis à disposition pour ces personnes est actuellement la spécialité IMVANEX®

1 - Les étapes de la vaccination des personnes contacts à risque

  • Pour les personnes contacts à risque identifiées par les ARS dans le cadre des investigations :
    • L’ARS propose systématiquement et dès le premier échange avec la personne évaluée contact à risque la vaccination contre le monkeypox virus en précisant les enjeux de la vaccination, notamment le bénéfice attendu et les risques connus ;
    • L’ARS oriente les personnes contacts à risque souhaitant bénéficier d’une vaccination vers une consultation ou une téléconsultation d’un infectiologue (de l’établissement de santé de référence ou d’un autre établissement, selon l’organisation locale retenue) ;
    • Cette consultation ou téléconsultation permet d’évaluer la balance bénéfice-risque individuelle à la vaccination ;
    • Si la vaccination est indiquée, après le recueil du consentement de la personne, l’infectiologue informe l’ARS ;
    • Selon l’organisation locale retenue, l’ARS détermine la localisation et la date de réalisation souhaitée de la vaccination en lien avec l’infectiologue, ou directement en lien avec l’établissement désigné pour la vaccination. 
  • Pour les personnes contacts à risque non identifiées dans le cadre du contact-tracing :
    • Des personnes non identifiées dans le cadre du contact-tracing peuvent rapporter un contact à risque avec un cas confirmé ou probable de Monkeypox et solliciter une vaccination auprès de leur médecin traitant, d’un CEGIDD, d’un centre de santé sexuelle, d’un SAMU-Centre 15, etc. ;
    • Il n’y a pas à ce stade d’autre indication à la vaccination que celles des personnes ayant eu un contact à risque avec une personne infectée par le Monkeypox, aussi, avant d’envisager la vaccination, le niveau de risque du contact doit être évalué avec la personne conformément aux définitions de cas et de contacts élaborées par Santé publique France, notamment : la personne a-t-elle été au contact d’une personne cas probable ou confirmé de Monkeypox ? d’une personne présentant une éruption vésiculeuse évocatrice du Monkeypox et présentant une exposition à risque (retour d’une zone de circulation du Monkeypox virus, partenaires sexuels multiples…) ? ce contact rapporté avec la personne était-il à risque (contact cutané avec les lésions, partage du même lieu de vie, rapports sexuels, etc.) ?
    • Le cas échéant, ces personnes doivent être orientées vers la consultation ou téléconsultation d’un infectiologue, qui pourra préciser en lien avec la personne le niveau de risque du contact et l’indication à la vaccination;
    • Pour accéder à la consultation ou téléconsultation d’un infectiologue, le médecin ou la structure recevant le patient peut contacter directement l’ESR, établissement de santé de référence identifié pour la vaccination par l’ARS ;
    • En cas d’indication à la vaccination, l’infectiologue qui a vu le patient entre en contact avec l’ARS pour l’en informer ;
    • Selon l’organisation locale retenue, l’ARS détermine la localisation et la date de réalisation souhaitée de la vaccination en lien avec l’infectiologue, ou directement en lien avec l’établissement désigné pour la vaccination. 

2 - La mobilisation des doses de vaccins

A ce jour, des stocks de vaccins ont été pré positionnés en Ile-de-France (ESR Bichat), en Guyane, en Martinique, en Guadeloupe, à La Réunion et à Mayotte. En lien avec les ARS concernées, des stocks limités vont progressivement être pré positionnés dans certains ESR de métropole, pour assurer un maillage territorial.
Pour les régions n’ayant pas été dotées de doses de vaccins pré positionnées, il est possible pour les ARS de solliciter auprès de la DGS la mobilisation de doses pour assurer la vaccination des personnes le nécessitant. La quantité souhaitée est déstockée et livrée par Santé publique France à l’établissement réalisant la vaccination.

3 - Information sur le vaccin IMVANEX®

Le vaccin mis à disposition actuellement est la spécialité IMVANEX®. Une fiche d’information et un protocole d’utilisation à l’attention des professionnels de santé ainsi qu’une fiche à l’attention des patients sont disponibles sur le site internet de l’ANSM.
 Le vaccin IMVANEX® peut être conservé à -20°C et -80°C. Il est livré aux ESR à une température de -80°C (dans le cadre des pré positionnements) et à -20°C dans les autres situations. La date de péremption dépend de la température de conservation.
 Après décongélation, le vaccin IMVANEX doit être utilisé immédiatement ou, s’il avait été précédemment conservé à une température de -20°C ± 5°C, le vaccin peut être conservé à l’abri de la lumière entre 2°C et 8°C pendant 8 semaines au maximum avant l’utilisation.
 A noter que la spécialité JYNNEOS® ayant également été autorisée, elle pourra être proposée dans les prochaines semaines. 
 Un dispositif spécifique de recueil et de suivi renforcé des effets indésirables immédiats et retardés est mis en place par l’ANSM. Tout effet indésirable suspecté d'être dû au vaccin doit être déclaré au Centre Régional de Pharmacovigilance  ou sur le Portail de signalement des événements sanitaires indésirables.

4 - Précisions sur la conduite à tenir pour les cas et les contacts

Conformément à la conduite à tenir élaborée par Santé Publique France (cas de Monkeypox en Europe: définitions et conduite à tenir) seules les personnes symptomatiques cas suspects de Monkeypox présentant une éruption vésiculeuse caractéristique du Monkeypox doivent être testées. Le diagnostic repose sur un prélèvement de lésions (croûtes, écouvillon sec en frottant plusieurs vésicules, voire biopsie) ou un prélèvement naso-pharyngé en cas de poussée éruptive dans la bouche ou la gorge.

Le message DGS-Urgent n°2022_55 précédent précise le circuit de prélèvement et d’analyse.

Les personnes asymptomatiques se présentant spontanément pour un test ou une vaccination doivent être orientées vers leur médecin traitant (ou le SAMU-Centre 15) afin de bénéficier d’une consultation ou téléconsultation avec un infectiologue, si elles ont effectivement été en contact à risque avec une personne cas confirmé ou probable de Monkeypox (cf. §1).

Pour rappel, l’infection à Monkeypox virus est une maladie à déclaration obligatoire. Dans la situation actuelle, cette déclaration est essentielle pour mieux documenter la maladie. Nous vous remercions de notifier chaque cas à votre ARS dans les meilleurs délais.

En annexe, la fiche de la mission COREB (Coordination Opérationnelle Risque Épidémique et Biologique) actualisée à l’attention des soignants ainsi qu’une fiche d’information au patient.

Cette situation sanitaire étant inédite et évolutive, ces conduites à tenir sont susceptibles d’être régulièrement actualisées.