VIH : prévention et dépistage

29/11/2019

A quelques jours de la Journée mondiale de lutte contre le VIH, les publications sur sa prévention et son dépistage se multiplient. Parmi elles, un point sur la PrEP émanant de l’ANSM ainsi que des propositions du Conseil national du sida et des hépatites pour améliorer le dépistage du virus en France, dont plusieurs impliquent les pharmaciens et les biologistes médicaux.

Affiche - VIH IST grossesses non prévues on ne joue pas avec ça - Santé publique France

Propositions du Conseil national du sida et des hépatites (CNS) pour améliorer le dépistage du VIH, point de l’ANSM sur l’utilisation de la prophylaxie pré-exposition (PrEP) au VIH, Bulletin épidémiologique hebdomadaire… les publications autour du VIH se multiplient à quelques jours de la journée du 1er décembre, traditionnellement consacrée à la thématique.
 

Le pharmacien en renfort du dépistage

 
95% de personnes diagnostiquées ; 95% de personnes diagnostiquées, sous traitement antirétroviral et 95% de succès thérapeutique, tels étaient les objectifs que la France s’était fixés pour 2020. Le CNS souligne que ces derniers ne seront pas atteints malgré de récents signaux épidémiologiques positifs*.

Dans ce contexte, le CNS propose plusieurs orientations visant à « mieux adapter » les politiques nationales de dépistage du VIH aux besoins des personnes les plus exposées, soulignant « qu’au-delà d’un outil de diagnostic, le dépistage est devenu un outil de promotion de la santé sexuelle et d’accès à la prévention autant pour les personnes testées séronégatives que testées séropositives ».

Le CNS recommande notamment de poursuivre la diversification du dépistage et de ses acteurs en « développant des offres ajustées à des besoins individuels très différents en matière d’accompagnement, en associant des acteurs plus généralistes et en démédicalisant les offres lorsque c’est possible et justifié ».

Il estime que l'accès au dépistage doit être favorisé en mobilisant davantage le réseau des laboratoires de biologie médicale (LBM), mais aussi les centres de santé, les médecins généralistes, les sages-femmes et le « réseau dense et très facilement accessible » des pharmaciens, au travers d’un accès nouveau à un dépistage par TROD par ces acteurs de santé de proximité. Il prône également un renforcement de la diffusion des autotests de dépistage du VIH en autorisant leur présentation en libre accès dans les officines et en envisageant leur remboursement par l’Assurance maladie.

Le CNS préconise également de simplifier l’accès aux sérologies « classiques » en citant l’exemple de l’expérimentation VIHTEST permettant un accès sans frais et sans prescription médicale au dépistage du VIH en LBM.
 

Recours croissant à la PrEP

 
L’ANSM profite également de la période pour publier les dernières données sur l’utilisation de la prophylaxie pré-exposition au VIH, annonçant que « la diffusion de la PrEP en France se poursuit et s’intensifie ».

Le nombre de personnes ayant initié un tel traitement depuis 2016 approche 20 500 à fin juin 2019, soit le double du chiffre atteint à la même période de 2018. La grande majorité (80 à 85%) des utilisateurs renouvellent leur traitement d’un semestre à l’autre, suggérant un bon niveau de maintien de la PrEP après son initiation. L’Agence précise que les utilisateurs « sont principalement des hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes, âgés de 37 ans en moyenne, résidant en Ile-de-France ou dans une grande métropole. L’utilisation de la PrEP reste rare dans les DOM-TOM où, par ailleurs, les nouveaux diagnostics de séropositivité sont les plus nombreux ». Le récent BEH consacré au VIH souligne par ailleurs que la PrEP « garantit […] la réalisation de dépistages réguliers et un diagnostic éventuel suivi d’un traitement précoce du VIH et des autres IST parmi les personnes les plus exposées, interrompant ainsi les chaînes de transmission ».
 

Des outils pour communiquer 

 
Préservatif, PrEP, autotests de dépistage du VIH, connaissance des IST, « Questions d’ados »… Via les outils mis à votre disposition au sein de son Catalogue (thème « IST/VIH »), le Cespharm vous accompagne dans le perfectionnement de votre information professionnelle et votre communication auprès du public sur la prévention du VIH et des autres infections sexuellement transmissibles.

 

*Voir Bulletin épidémiologique hebdomadaire « Situation épidémiologique et dépistage du VIH et des autres IST » N° 31-32 du 26 novembre 2019